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Comment composer sa peinture pour un effet encore plus remarquable ?

Ou comment rendre ses tableaux de paysages, marines, portraits, natures mortes, plus intéressants, captivants pour le spectateur, l’amateur d’art ?



Pour créer une peinture, un dessin ou même une photographie, la première chose à étudier c’est sa composition. C’est-à-dire la mise en page du sujet, la disposition et la proportion des différentes formes, les lignes de force pour rendre le dynamisme ou le calme de la scène, les perspectives, les différents plans (en général 3) qui donnent un effet de profondeur, le cadrage du sujet (plan large, plan rapproché…)


Il existe de nombreuses règles pour créer une composition agréable, intéressante à l’oeil. La composition est régie par des siècles de création artistique et d’enseignement académique, dans l’art contemporain c’est plus une histoire de goût et de sensibilité.


Après les avoir analysées, comprises et/ou utilisées, il est toujours possible de changer ces règles surtout en peinture semi-abstraite et abstraite. C’est ainsi que les mouvements et les styles de peintures ont évolués avec le temps.


Dans tous les cas, avec une bonne composition un tableau a plus de chance de plaire, de retenir le regard du spectateur.

2 étapes avant de se lancer :

  • Se poser la question : quel est mon sujet principal (le point focal)? Qu’est-ce que je veux que le spectateur regarde en 1er ? ( dans notre culture l’œil humain regarde d’abord de haut en bas et de gauche à droite).


Inutile de charger son sujet de détails superflus, chaque élément dans la composition doit être utile au sujet, à l’histoire qu’on a envie de raconter. L’excès d’éléments détournent l’attention du spectateur.


  • Réaliser une esquisse : un petit sketch préparatoire en noir et blanc et en couleur : Si le projet est encore flou, donnez-lui forme en réalisant une esquisse. Pour cela, dessiner l’ensemble avant de s’attarder sur les détails. Contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas une perte de temps, bien au contraire ! L’esquisse permet de donner vie aux idées, permettant toutes les corrections et améliorations éventuelles avant de commencer sa toile.

A. Le point focal

C’est le point sur lequel notre regard se pose en premier. Il peut être créé par :

1. un effet de contraste :

Plus il y a de contraste, plus il y a d’impact. N’apportez pas la même luminosité partout. Concentrez la lumière sur les parties que vous souhaitez mettre en avant. Soit par le clair-obscur, soit par la complémentarité des couleurs.

a. par les valeurs : l’élément d’intérêt plus ‘sombre’ est placé dans la lumière ou inversement ;

b. par la teinte complémentaire de celle de l’ensemble. Pour schématiser rouge/vert ; bleu/orange ; violet/jaune ; blanc/noir.


2. un cadrage particulier :

grâce au format utilisé, par exemple, paysage ou portrait, grâce aux lignes de conduite du regard (par exemple en contre plongée) , ou bien grâce à la géométrie de l’ensemble des éléments (une perspective avec une rue bordée par des maisons, par exemple)


3. une mise au point :

très utilisée en photographie ( il s’agit de l’effet Bokeh) et que l’on peut aussi utiliser en peinture : la zone floue autour du point d’intérêt. Les formes moins importantes sont alors moins détaillées que le sujet principal. On pourra utiliser des bords flous pour ce qui est moins important et des bords nets pour attirer l’œil sur ce qui l’est plus.


4. la position du sujet :

La forme et les lignes forment la structure visuelle de l’oeuvre, et donc son mouvement. Notre attention se focalise toujours sur ce qui bouge, ne serait-ce qu’un tout petit mouvement à peine suggéré.

a. personne ou objet en mouvement dans un environnement fixe ;

b. un être vivant, un visage ou un regard : notre œil visualise en 1er les êtres vivants (personne, animal) par rapport aux objets inanimés et plus particulièrement le visage pour un personnage en entier ou les yeux pour un visage seul.


B. La structuration des formes dans la page

La structuration dans la page correspond à l’agencement des éléments d’intérêt. Les formes géométriques fonctionnent très bien pour créer une structure interprétée facilement par le spectateur.


Ces 2 règles utilisées en peinture ont été reprises en photographie par la suite…


1. Règle des tiers :

La règle des tiers est une règle très connue, simple à comprendre et à appliquer. Il suffit de diviser sa page en 9 parties égales en traçant 2 lignes horizontales et 2 lignes verticales.

Cela donne une grille de placement des éléments d’intérêt sur les lignes et points de force

Il suffit de placer les éléments d’intérêt sur ces lignes et intersections afin de rendre la composition plus dynamique.

Par exemple : Le tableau La promenade de Claude Monet. Le point focal principal est le visage de la femme (qui se retourne pour regarder le peintre/spectateur) et l’ombrelle qui se détache du ciel. Le point secondaire est l’enfant dont la silhouette se découpe sur le ciel.

L’herbe au 1er plan (1er tiers de l’image) est à l’horizontal et coupe les 2 verticales où sont positionnés la femme et l’enfant.

On évite de mettre le point focal en plein milieu de la page !


2. Le nombre d’or

Couramment utilisé autrefois, peu connu de nos jours, le nombre d’or ou encore appelé Divine proportion relève des mathématiques. Ce nombre est ainsi appelé car il régit une proportionnalité qui se retrouve dans certains éléments de la nature (cœur de tournesol, coquillage Nautile). Le nombre d’or est le résultat d’une équation qui a pour résultat : 1,618034, provenant d’une proportion entre deux longueurs.


Comme pour la règle des tiers, il s’agit de suivre une grille de placement des éléments pour donner au visuel plus d’attrait et de dynamisme.

Les proportions obtenues avec ce nombre d’or paraissent plus naturelles qu’avec la règle des tiers, qui est peut-être un peu trop simpliste.

Et à partir de ce rectangle, nous pouvons ainsi former la grille d’or ainsi que la spirale d’or (Suite de Fibonacci) qui sont les zones de placement considérées comme ‘idéale’ pour les éléments d’intérêt.






C. L’équilibre dans la composition

C’est l’équilibre entre les formes, les couleurs, les espaces vides, etc. qui garantit l’harmonie de l’ensemble.


1. La règle des impairs, sert à faire circuler le regard dans la composition : la répétition des éléments permet de créer une unité. Un visuel avec plusieurs éléments similaires en nombre impair (3, 5, 7, etc.) sera plus dynamique qu’en nombre pair (2, 4, 6, etc.).


Cette règle est valable pour des êtres vivants, des objets, et de manière générale pour des éléments spécifiques de l’environnement. Par exemple, une nature morte avec une théière, une tasse, 3 oranges (tailles et couleurs différentes).

Pour les mettre en avant, pensez d’ailleurs à les positionner sur les points et les lignes de force pour renforcer le dynamisme du visuel. Le fait, par exemple, de positionner 3 éléments similaires permet au regard de mieux circuler dans l’image à l’inverse, de deux éléments seulement.


2. La complémentarité des couleurs et les proportions harmonieuses

Les couleurs opposées sont complémentaires : bleu/orange, rouge/vert et jaune/violet. Pour créer un visuel plus attrayant et harmonieux, il est préférable d’utiliser ces associations dans certaines proportions :

Par exemple :

1 orange/2 bleu, 1 rouge/1 vert et 1 jaune/3 violet


3. Le concept d’échelle et la perspective

Un élément seul n’a pas de dimension. Pour lui en donner une, nous devons le placer en comparaison avec un autre. C’est le concept d’échelle. Par exemple pour un paysage urbain avec des buildings, on peut ajouter une voiture pour donner de l’importance à la hauteur des bâtiments.

De plus en utilisant la perspective, nous pouvons créer de la profondeur et ainsi donner l’impression que certains éléments sont plus proches que d’autres.

Le concept d’échelle et la perspective permettent d’équilibrer l’ensemble du visuel et de créer une proximité avec certains éléments.


4. Les espaces vides ou les aplats (grandes formes de teinte unique(désaturée) sans détail)

Dans une composition, les zones sans éléments permettent à l’œil de continuer son chemin pour se focaliser sur ce qui est important. Notre cerveau analyse alors les relations entre les éléments importants et moins importants. Une composition esthétique et impactante exige donc un bon équilibre entre l’espace sans encombrement et l’espace utilisé/détaillé/très contrasté.


Et en pratique, cela donne quoi ?


C’est en regardant à partir de 2020, les vidéos du peintre américain et professeur Ian Roberts que j’ai complété mon apprentissage de la composition. Malheureusement son livre ‘Mastering composition’ n’est pas traduit en français.


Voici quelques-unes de ses vidéos mais toutes sont très riches d’enseignement, vous pouvez toutes les regarder soit en anglais (soit avec les sous-titres en français si besoin).

Elles durent environ 10 à 12 mn , et il y a de nombreuses démonstrations. Je n’ai , jusqu’ici, pas trouvé de vidéos de peintres français qui expliquent aussi précisément et aussi simplement tous les éléments à considérer pour améliorer ses compositions.


La chaîne YT :


Quelques-unes en particulier :

What makes a great composition? For artists, and for art lovers = Qu’est-ce qui contribue à une composition marquante ?


How to Engage the Horizontal and the Vertical ?= Comment utiliser de manière marquante les lignes de forces horizontales et verticales


The Best Way to Use Thumbnails ? = la meilleure façon d’utiliser des esquisses


Value Masses Drive Your Painting ? = Comment les valeurs (des différentes formes) pilotent votre peinture


How to Use Foreground, Midground and Background to Clarify Depth ? = Comment utiliser les plans 1er, 2eme, dernier pour rendre la profondeur


Mastering Perspective: Two Practical Techniques ? = 2 techniques pour maîtriser la perspective


Painting Is Seeing in Shapes = Peindre c’est voir (analyser, identifier, reproduire) les formes


The Rule of Thirds vs the Golden Ratio: Which to Use? = La règle des tiers ou le nombre d’or : lequel utiliser ?



Bonne découverte !





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